Comment vous la savez sûrement, depuis quelques mois, une drogue s’immisce discrètement en soirée et apporte avec elle son lot de désagrément et de risque. La responsable n’est autre que cette célèbre réaction chimique, l’Acide Gamma-hydroxy Butyrique, plus communément appelée GHB. Entre soumission chimique, abus sexuels et profonds comas, cette molécule chimique possède de nombreux effets et types d’administrations. Il est donc important de les connaître afin de s’en protéger et de sensibiliser les jeunes publics, qui en sont les principales cibles.
Le GHB, c’est quoi ?
Le GHB (Gamma-hydroxy Butyrique) est une substance produite naturellement dans le corps humain en très petites quantités. Cette réaction chimique anesthésiante permet de calmer le système nerveux afin de réduire le stress et l’anxiété. Initialement utilisée à des fins médicales, le GHB est aujourd’hui de plus en plus détourné de son usage premier. Sa consommation se fait principalement durant des événements festifs où il est utilisé comme drogue récréative rendant son dosage et son mélange avec d’autres substances très dangereux.
Le GHB se présente sous forme d’une poudre blanche soluble ou de liquide incolore, inodore et sans goût. Il est souvent conditionné dans de petites fioles en verre ou en plastique. Il peut être versé, à l’insu d’une personne, dans une boisson, sans en changer l’aspect. Il se consomme en grande majorité par voie orale, mais il peut aussi être injecté par piqûre comme cela a beaucoup été le cas récemment dans l’actualité. Le GHB possède divers noms, tels que :
- « Drogue du violeur »
- « Liquid ecstasy »
- « G »
- « Easy lay »
- « Gamma OH »
D'où provient le GHB ?
Le GHB, est vendu en pharmacie sous le nom de Xyrem et peut être prescrit aux personnes atteintes de cataplexie, mais sa prescription est strictement réglementée. Le GHB vendu dans la rue quant à lui, provient de laboratoires clandestins, et son procédé de fabrication et sa composition chimique varient, de même que la puissance et la pureté du produit final. Le précurseur du GHB est le GBL, un solvant industriel, utilisé souvent comme nettoyant très puissant, qui se transforme en GHB une fois dans l’organisme.
Quels sont les effets du GHB ?
Les effets varient selon le consommateur en fonction de son âge, de son poids, de la quantité absorbée, la fréquence de la consommation, du mode d’administration et le mélange ou non avec d’autres alcools et drogues. Les effets apparaissent seulement 15 à 30 minutes après l’absorption et durent environ 1 heure mais peuvent durer dans certains cas, jusqu’à 4 heures selon la dose ingérée.
Le premier effet est souvent celui d’une sensation de chaleur et d’ivresse comparable à celle de l’alcool. Pour des doses faibles à modérées, le consommateur ressent un sentiment de quiétude, une légère euphorie et une désinhibition. À fortes doses, les effets du GHB sont ceux d’un somnifère puissant avec un risque de coma. Les effets secondaires du GHB peuvent apparaître dès les plus petites doses avec un risque de surdosage. Il s’agit principalement de symptômes physiques :
- Ralentissement de la respiration
- Sensation de chaleur et d’ivresse comparable à celle de l’alcool
- Somnolence pouvant aller jusqu’à la perte de conscience communément appelée « G-hole »
- Perte de coordination
- Nausées et des vomissements
- Diminution de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque
- Maux de tête
- Hypersalivation
Le GHB, la drogue du violeur ?
C’est dans les années 1990 que le GHB a acquis sa réputation de « drogue du violeur ». D’abord utilisé dans les milieux festifs pour ses effets euphorisants et désinhibant, il est par la suite rapidement utilisé à des fins beaucoup moins ludiques. Facilement ajouté à la dérobée dans les verres, le GHB permet une totale soumission chimique de la victime, facilitant ensuite les agressions sexuelles. Aujourd’hui, ces techniques insidieuses font de plus en plus leur retour, notamment avec les différentes affaires de piqûres qui se sont produites ces derniers mois en discothèque et en festivals.
Malgré cela, ces affaires d’agression au GHB sont de plus en plus révélées suite aux mouvements #BalanceTonBar et #MeTooGHB. Même si l’ampleur du phénomène est difficile à mesurer, la libération de la parole autour de ce sujet alerte de plus en plus sur sa dangereuse expansion.
Encore aujourd’hui, les victimes d’agressions sexuelles au GHB sont principalement des femmes. Comme pour les autres plaintes d’agressions sexuelles, la culpabilité des victimes fait souvent obstacle au dépôt de plainte. Ainsi, la crainte de ne pas être crue, d’être jugée pour sa consommation d’alcool, la difficulté à prouver la présence du GHB dans l’organisme, et l’accueil aléatoire des victimes dans les commissariats contribuent à l’immobilité de la prise en charge de ce phénomène.
De plus, le dépistage du GHB demeure compliqué du fait de sa disparition rapide de l’organisme et de sa présence naturelle dans le corps humain. En effet, le GHB reste uniquement présent dans le sang 6 heures et seulement 12 heures dans les urines. Au-delà de ce délai, le taux retombe à une valeur qui correspond à la présence normale du GHB dans l’organisme. Ces paramètres rendent donc par conséquent le diagnostic difficile et continuent à affecter de nombreuses victimes.
Découvrez l’ensemble de nos outils pédagogiques conçus pour vous aider dans vos actions de prévention de l’alcool, drogues et fatigue.
Comment se protéger du GHB ?
Conseils et précautions
Le meilleur moyen de lutter contre la drogue en boîte de nuit, reste la prévention et la prudence. C’est dans ce contexte-là, que Drivecase a conçu des couvercles anti-drogue pour protéger les boissons présentes dans les verres servis en soirée afin d’éviter toutes administrations solubles ou liquides de substances illégales. Voici quelques conseils pour se protéger du GHB :
- Ne jamais accepter un verre d’un inconnu si on n’a pas suivi sa provenance.
- Ne pas boire le verre d’une autre personne.
- Ne pas laisser son verre sans surveillance.
- Utiliser un couvercle anti-intrusion anti-drogue
- Se mettre à l’abri et demander de l’aide à des amis ou au personnel du bar en cas de symptômes anormaux
J’ai été drogué au GHB, que faire ?
Si vous ressentez une sensation de vertige, une perte de contrôle, une sensation de piqûre et/ou un réveil comateux sans vous souvenir de votre soirée, c’est que sûrement, vous avez été intoxiquées au GHB à votre insu. Si c’est le cas, alertez tout de suite une personne de confiance et mettez-vous à l’abri, surtout ne restez pas seul et ne vous désolidarisez pas de votre groupe. Si vous constatez qu’un (e) de vos amis(e) est dans un état de soumission chimique, restez impérativement avec lui/elle afin d’empêcher toute personne de profiter de ce moment fragilité. Ensuite, il est important d’appeler les secours (SAMU 15, Pompiers 18, ou Numéro d’urgence européen 112) si son état semble s’aggraver (vomissement, convulsion, perte de conscience).
Enfin, il est impératif de se faire dépister le plus rapidement possible, car le GHB reste uniquement présent dans le sang 6 heures et seulement 12 heures dans les urines après sa consommation. Pour cela, rendez-vous le plus vite possible aux urgences les plus proches ou dans un CEGIDD (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic). Cela vous permettra d’effectuer des examens sanguins et éventuellement gynécologiques, afin de recevoir un traitement contre le risque infectieux (prophylaxie anti-VIH par exemple), ainsi que pour faire des tests de dépistage des IST. Quels que soient les résultats de vos tests, positifs ou négatifs, si vous pensez avoir consommé à votre insu la moindre drogue, (trou de mémoire, douleurs physiques, sensations anormales) il est capital de porter plainte immédiatement. C’est grâce à ce dépôt de plainte que vous pourrez ensuite pouvoir être examiné par un (médecin spécialisé dans le droit). Celui-ci pourra constater les lésions avant qu’elles ne se résorbent (traces d’injection, bleus, blessures éventuelles) et effectuer des analyses de vos mèches de cheveux, car les effets de la drogue sur les cheveux demeurent présents pendant 6 à 8 semaines.
Comme vous l’aurez compris, la consommation de drogues en France fait partie intégrante des événements festifs. Malgré leurs interdictions, les drogues y sont omniprésentes et sont difficiles à contrôler. Ce pour quoi, il est important de sensibiliser sur ces risques en apportant des solutions rassurantes et sereines comme le sont les couvercles anti-drogue. Pour découvrir d’autres outils de prévention, rendez-vous dans la catégorie sensibilisation alcool, drogue & fatigue. En espérant que cet article vous aura apporté des informations utiles sur le GHB, à très vite pour un prochain sujet.
Pour plus d’informations sur le sujet, ou des conseils en urgence, vous pouvez contacter Drogue Info service au 0800 23 1313
Le couvercle anti-drogue personnalisé est un accessoire de prévention en soirée. Il empêche l’intrusion de substances illicites dans un verre, et empêche de renverser la boisson qu’il contient.