La prise de certains médicaments peut altérer notre capacité à conduire un véhicule. En effet, selon une étude de la PLOS Medicine, 3,4 % des accidents mortels de la route sont attribuables à la prise de médicaments, et la moitié de ces accidents serait liée aux benzodiazépines. Ces statistiques sont le résultat d’une mauvaise appréciation des effets et des risques liés à la prise de certains médicaments. S’informer à propos des dangers et des conséquences associés à la conduite sous l’influence de certains médicaments est donc essentiel pour pouvoir adopter des comportements responsables et garantir la sécurité sur nos routes.
Quels effets certains médicaments peuvent-ils avoir sur notre capacité à conduire ?
Certains médicaments contiennent des substances qui agissent sur notre cerveau, altérant ainsi nos capacités physiques. Ces modifications peuvent gravement compromettre votre aptitude à conduire. Voici les principaux effets que certains médicaments peuvent avoir sur une personne :
Fatigue au volant et somnolence : De nombreux médicaments peuvent provoquer une fatigue et une somnolence intense. Cette somnolence réduit la vigilance et ralentit les réflexes au volant, augmentant le risque d’accidents.
Diminution des réflexes : Quelques médicaments peuvent ralentir les réflexes. Une réponse plus lente peut être critique en situation d’urgence, où chaque seconde compte.
Altération du jugement : Certains médicaments peuvent affecter la capacité de prise de décision et le jugement. Cela peut entraîner des erreurs dans l’évaluation des distances et des vitesses, rendant la conduite plus dangereuse.
Vision floue : Des effets secondaires comme la vision floue peuvent nuire à la perception correcte de l’environnement routier.
Associés aux stupéfiants et à l’alcool, les médicaments et leurs effets peuvent être décuplés, les risques d’accident pourraient ainsi être multipliés par 8 selon le médicament.
Comment connaître le niveau de dangerosité d’un médicament pour votre conduite ?
En France, il existe un moyen pour identifier les médicaments pouvant causer des effets présentant des risques pour la conduite : les boîtes de ces médicaments comportent ainsi des pictogrammes :
Conduite et médicaments de niveau 1
Le pictogramme triangulaire est jaune, les médicaments de niveau 1 nécessitent une certaine attention. Bien qu’ils puissent avoir un impact sur la conduite, cet impact est généralement limité. Le risque est faible et dépend de votre sensibilité au médicament. Ces pictogrammes sont indiqués à titre de prévention et visent à faciliter la prise de conscience des risques par les utilisateurs. Ils ne constituent ainsi pas une obligation.
Effets des médicaments de niveau 2 sur la conduite
Marqués d’un pictogramme triangle orange, les médicaments de niveau 2 peuvent affecter la conduite de manière modérée. Ils nécessitent une consultation avant de conduire avec un professionnel de santé comme un pharmacien ou un médecin.
Risques pour votre conduite associés aux médicaments de niveau 3
Comportant un pictogramme triangle rouge. Les médicaments de niveau 3 présentent un risque élevé et sont fortement déconseillés et vus comme incompatibles pour la conduite en voiture. Ils peuvent provoquer des effets sévères comme la somnolence et l’altération du jugement. Pour reprendre le volant, ces médicaments nécessitent l’avis d’un professionnel de santé.
Après la prise de médicaments de niveau 2 et de niveau 3, il est préférable de ne pas prendre la route dans les premiers jours, le temps de pouvoir s’habituer aux possibles effets.
Source : securite-routiere.gouv.fr, Pictogrammes médicaments, 2017
Lunettes simulation médicaments
Les lunettes de sensibilisation simulent les effets secondaires des médicaments sur le corps pour éduquer les conducteurs. Elles sont idéales pour animer vos opérations de sensibilisation.
Quels types de médicaments peuvent être dangereux au volant ?
Parmi les familles de médicaments, ceux qui sont le plus souvent impliqués dans des accidents de la route et qui peuvent être dangereux pour la conduite sont les suivants :
- Psychotropes : Utilisés pour traiter des troubles mentaux et émotionnels. Ils peuvent inclure des anxiolytiques, des antipsychotiques et des hypnotiques.
- Benzodiazépines : Utilisées principalement pour traiter l’anxiété, les troubles du sommeil et certaines convulsions. Ces médicaments sont passés du niveau 2 au niveau 3 récemment.
- Antihistaminiques : Fréquemment prescrits pour le traitement des allergies
- Antidépresseurs : Visant à améliorer l’humeur et à traiter la dépression
Tous ces médicaments sont généralement classés de niveau 2 et 3. Cette liste de médicaments est non exhaustive et ne comporte pas tous les médicaments considérés comme des dangers pour la conduite. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé.
Conduite sous médicaments : est-ce sanctionnable ?
La conduite sous l’effet de médicament de niveau 2 ou de niveau 3 prescrit dans le cadre d’un traitement médical n’est pas perçue comme une infraction au Code de la route. Ainsi, cela n’est pas réprimandable aux yeux de la loi. Cependant, il en va de votre responsabilité personnelle de déterminer si vous êtes en mesure de prendre le volant ou non. Vous pourriez ainsi être sanctionné si un comportement imprudent ou inconscient est constaté.
En cas d’accident sous l’emprise de médicament, il se peut que votre assurance ne vous couvre pas si le traitement est considéré comme dangereux pour la conduite.
Aussi, après un accident de la route grave, vous devrez passer des tests de dépistage qui pourraient montrer un résultat positif aux stupéfiants à cause de la prise de certains médicaments. Ce résultat risquerait ainsi de vous inculper pour conduite sous l’usage de stupéfiants. Il faudra donc que vous soyez en mesure de prouver à l’aide d’une contre-expertise de drogue que ce résultat est l’issue d’une prescription médicale.
Dispositif de contre-expertise drogue salivaire
Ce dispositif effectue une contre-expertise en cas de test de drogue salivaire positif dans le cadre d’analyses médicales, judiciaires ou toxicologiques.
Comment prévenir les risques liés à la conduite sous médicaments ?
Évaluer sa capacité à conduire
Comme expliqué précédemment, il en va de votre responsabilité d’établir si vous êtes en mesure de conduire ou non. Si vous ressentez, à la suite d’une prise de médicaments, certains symptômes tels que la somnolence, des vertiges ou une vision floue, évitez de prendre le volant et choisissez une autre alternative pour vous déplacer.
Se renseigner sur les effets secondaires
Lors de la prise d’un médicament, y compris sans ordonnance, renseignez-vous sur les effets secondaires potentiels et les risques associés à la conduite. Consultez la notice du médicament pour comprendre ses effets sur vos capacités physiques et mentales. N’oubliez pas également de consulter les pictogrammes de dangerosité inscrits sur la boîte.
Consulter un professionnel de santé
En cas d’hésitation, parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien pour obtenir des conseils personnalisés. Ces professionnels de santé peuvent vous fournir des informations précises sur les risques liés à vos médicaments et sur les précautions à prendre. Ils peuvent également vous aider à comprendre comment certains médicaments peuvent interagir avec d’autres substances que vous pourriez consommer.
Alternatives à la conduite
Si vous ne vous sentez pas en état de conduire, explorez d’autres options de transport, telles que les transports en commun, le covoiturage, ou demandez à un proche de vous conduire. Planifiez vos trajets en fonction de vos horaires de prise de médicaments pour minimiser leur impact sur vos capacités de conduite.